Des dizaines d’oiseaux changeront de noms car ils sont jugés trop offensants

Le moment est venu pour nous de rediriger l’attention vers les oiseaux [plutôt que vers les personnes qui leur ont donné leur nom].»

Parmi les espèces qui auront droit à un nouveau nom, on y retrouve notamment la bécassine de Wilson, nommée d’après le naturaliste du XIXe siècle Alexander Wilson, ainsi que le puffin d’Audubon, un oiseau de mer nommé d’après John James Audubon.

L’AOS espère renommer entre 70 à 80 oiseaux à partir de l’année prochaine.

Un comité a été formé par l’AOS afin de superviser l’attribution des nouveaux noms d’oiseaux et le public pourra aussi prendre part au processus.

L’AOS reconnaît que par le passé, des ornithologues ont contribué à l’exclusion des Noirs, des Autochtones et d’autres personnes de couleur en nommant certaines espèces.

Rappelons qu’en 2020, le bruant de McCown a été renommé par l’AOS. L’oiseau, qui est l’une des espèces présentes dans le sud de l’Alberta, en bruant à collier gris, soit Thick-billed Longspur en anglais, avait été en l’honneur de John P. McCown, un naturaliste amateur devenu général de l’armée confédérée pendant la guerre de Sécession. Le lien douloureux de John P. McCown avec l’esclavage et le racisme était difficile à ignorer.

Enfin, selon Nicky Koper, la doyenne de la faculté de l’environnement de l’Université du nord de la Colombie-Britannique (UNBC), cette décision est une étape importante pour rendre les sciences naturelles plus inclusives: «C’est extraordinaire, un engagement sans précédent. […] Si je traverse Calgary en voiture et que je vous dis que j’ai vu un carouge à tête jaune, vous n’avez même pas besoin de regarder une photo pour savoir ce que j’ai vu. Mais si je vous dis que j’ai vu une buse variable, cela ne vous dit rien sur son aspect spectaculaire. Je pense que le changement de nom permettra aux gens d’en savoir plus sur les oiseaux qui les entourent.»